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auto portrait nadar

Nadar

Pays : France

Style : photographe

Période : XIXe siècle

Jeunesse


Son père Victor Tournachon est négociant, sa mère Thérèse Maillet, rentière, il a un frère Alban-Adrien qui a 5 ans de moins que lui. Victor Tournachon est d'abord imprimeur à Lyon, puis quand il reçoit son brevet de libraire en 1818, devient libraire-imprimeur (un boutiquier qui ne vend que des livres n'a pas le droit à ce titre).


Victor quitte Lyon en 1817, pour Paris, où il s'associe avec Hippolyte Seguin, et ouvre une imprimerie au 6 rue de Savoie, nommée l'imprimerie Tournachon-Molin, la première année, ils impriment l'ouvrage de Félicite Robert de Lamennais, prêtre de 35 ans, « Essai sur l'indifférence en matière de religion »cet ouvrage connu un immense succès ; le premier volume provoque une véritable explosion d'enthousiasme dans le monde religieux. Le jeune Nadar, reste marqué par cet homme engagé et a beaucoup d'admiration pour lui.

Les Tournachon vivent en 1824, rue Saint-André-des-Arts, près de Saint-Germain-des-Prés, l'imprimerie a des correspondants en Italie et à la nouvelle Orléans, Victor est breveté en 1829 à Paris, il imprime alors, L'histoire naturelle de Buffon, mis en ordre par M. Lacepède, en 76 volumes, il se spécialise dans la traduction en espagnol de pas mal d'ouvrages, interdit à l'époque par la librairie française, il est aussi surveillé par les inspecteurs de librairie et par la police.

gustave doré
Nadar change de nombreuses fois d'établissement scolaire, pendant sa jeunesse, en 1832, il est interne chez M. Hubert à Versailles, puis au collège Bourbon (lycée Concordet) rue de Clichy, ensuite l'institution Rouint, et pour finir la pension Augeron, où il rencontre son ami pour la vie, Charles Asselineau.


Les affaires de son père se gâtant, Nadar poursuit ses études comme élève non-payant au collège de Versailles jusqu'en 1836, mais son père tombe malade et connait de graves difficultés financières, Nadar et lui quittent Paris et retournent à Lyon. Victor Tournachon meurt un an plus tard à 66 ans, laissant la famille sans ressources, Nadar a alors 17 ans et devient le chef de famille. Pour gagner sa vie et celle de sa famille, Nadar fréquente les salles de rédaction des petits journaux lyonnais, dont Le journal du commerce et des théâtres, au Fanal du commerce, et au journal L'entracte il y fait des travaux d'écriture jusqu'au début de l'année 1839.


Félix devient Nadar


Mme Tournachon revient à Paris avec ses deux fils, Nadar est alors engagé au journal des dames et des modes, puis à la revue et gazette des théâtres, et dégoûté par les guerres incessantes de ses confrères, part au journal le négociateur.

emile de girardin
Le jeune homme entre enfin au journal judiciaire, l'Audience, fondé par le financier Millaud, qui devient l'associé du fameux Émile de Girardin, journaliste, et fondateur du célèbre « Petit Journal ». C'est en travaillant à l'Audience que Félix prend le pseudonyme qui fait sa renommée, le nom de Tournachon n'étant pas jugé présentable, Félix devient : NADAR.

Nadar, alors fréquente le milieu de la jeunesse artistique avec laquelle il noue de vraies amitiés. Outre quelques amis intimes dont Asselineau son ami de collège, un extravagant, Antoine Fauchery avec qui il s'engage dans la légion polonaise, Karol, un colosse redoutable, redresseur de torts porté sur l'alcool, Privat, menteur pathologique, le groupe auquel appartient Nadar compte parmi ses habitués Auguste Lefranc, le graveur Léon Noël, le philosophe Jules de La Malène et Eugène Labiche. Ce petit groupe se réunit quelquefois dans la chambre du Petit Hôtel de Normandie, rue Jean-de-Beauvais, où Nadar abrite sa vie de garçon. La vie pour eux est difficile, ils connaissent la faim, le vagabondage et les petits métiers, Nadar en cite plusieurs dont : contrebandier, braconnier, sténographe, aide sculpteur, secrétaire de député et marchand de poussier de mottes, avec son ami, Karol, Nadar fabrique des tuyaux de pipe avec des baguettes de bois de sureau, cueillies au bois de Boulogne et les vend dans les bureaux de tabac.

Le livre d'or



Toujours en 1839, au mois de juillet, Nadar lance un périodique de luxe, appelé Le livre d'or, grâce au 6000 francs de l'héritage de son ami Alfred Francy, Nadar en est le rédacteur en chef, le livre d'or paraît tous les dimanches au prix de 36 francs pour une année et sa parution est annoncée dans le journal l'audience pour le 7 aout 1839, collaborent des écrivains célèbres, Alexandre Dumas, Alfred de Vigny, Théophile Gautier, Gérard de Nerval, Honoré Daumier, Gavarni, Honoré de Balzac qui promet au journal une nouvelle nommée « La Frelore »,et c'est Nadar lui même qui va chercher les épreuves chez Balzac contre 500 francs, malheureusement trop tard, le propriétaire est en banqueroute.

En 1842, Nadar entre au Commerce qui appartient au député bonapartiste Hercule de Guillemot et qui est dirigé par Charles de Lesseps qui est lui-même objet de menaces et de pressions, il est surveillé, considéré comme un républicain forcené, tout comme Nadar, la police monte un dossier volumineux sur lui.

Fin 1845, le Commerce cesse de paraitre, victime d'une combinaison financière montée par le gouvernement, Nadar qui tient épisodiquement la sténographie des débats à la chambre des députés, assure à partir de 1844, le secrétariat du député Elbeuf Victor Grandin.


Les amis


jules hetzel
En 1844, Nadar rencontre Baudelaire et Théodore de Banville, ils forment un trio uni Nadar est fasciné pour la culture et la personnalité de ses deux amis, à leur contact il achève son roman « La robe de Déjanire » et écrit également un conte « L'indienne bleue".
En 1846, Nadar commence une carrière de caricaturiste, elle lui vaut plus de succès que celle d'auteur, il écrit dans le journal satirique « Le corsaire-Satan, ou il retrouve Alphonse Karr, Murger, Champfleury, ainsi que d'autres. Nadar collabore ensuite à La Silhouette, plus stimulante pour lui, selon l'usage du journal il ne signe pas ses dessins, ni ses articles. L'artiste travaille aussi pour Le Voleur, appartenant à Émile de Girardin, et en janvier 1848, c'est au Charivari qu'il obtient la consécration avec son portrait-charge de l'acteur comique, Grassot.

Février 1848, c'est la deuxième révolution française du XIXe siècle ; elle se déroule à Paris les 23, 24 et 25 février. Sous l'impulsion des libéraux et républicains et suite à une fusillade, Paris se soulève à nouveau et parvient à prendre le contrôle de la capitale. Louis-Philippe, refusant de lancer l'assaut sur les parisiens, est donc contraint d'abdiquer en faveur de son petit-fils le 24 février. Les révolutionnaires mettent en place un gouvernement provisoire républicain, supprimant la Monarchie de juillet et créant la Deuxième République le 25 février 1848. Étant pourtant un partisan républicain convaincu, Nadar ne prend pas part à ces émeutes.

Pologne et Prusse


Au lendemain des Journées de 1848, le comte Alphonse de Lamartine annonce la formation d'un corps expéditionnaire pour libérer la Pologne de l'occupant russe. Nadar accepte aussitôt et s'engage avec Antoine Fauchery, et son frère Adrien. Nadar est sensible à la misère des émigrés polonais, grâce à son ami Karol. Ils quittent Paris le 30 mars 1848, avec 500 volontaires. Ils n'ont jamais reçu ni armes, ni argent et sont de retour le 1er juin.

Dès son retour, Nadar, toujours pour servir la cause des polonais, prend contact et il est engagé comme agent secret par Jules Hetzel (futur éditeur de Jules Verne et de Victor Hugo), devenu chef du cabinet du ministre des Affaires étrangères, nommé Bastide. Nadar a un faux passeport au nom de Frederick Haak, artiste peintre, Il part se renseigner, chevalet sous le bras, sur les mouvements des troupes russes à la frontière prussienne. Sa mission achevée, Nadar rentre à Paris au début du mois de septembre, non sans avoir été faire un tour à Berlin.

De nouveau en recherche d'un travail, il rentre au journal d'Alphonse Karr, nommé: Le journal, et propose ses services à Jules Hetzel, retourné à l'édition, qui l'engage comme caricaturiste, pour la Revue comique à l'usage des gens sérieux, qu'il a fondé en novembre 1848, pour combattre l'ascension à l'assemblée d'un nouveau député à l'ambition dangereuse : Louis-Napoléon Bonaparte.

Nadar crée un personnage : Monsieur Réac, un opportuniste bourgeois fraîchement converti à la République. La revue, est étouffée par la censure et cesse sa parution en décembre 1849, Hetzel est exilé à Londres en 1851, Nadar en fidèle ami, reste toujours en contact étroit avec lui, il lui rend visite à Bruxelles et à Londres. C'est à nouveau la course aux petits journaux, mais il a désormais un nom et sa signature est maintenant cotée.

Charles Philipon


En mai 1849, Nadar entre au Journal pour rire que vient de créer, Charles Philipon, fondateur du Charivari et de la caricature, les abonnés sont au nombre de 10 000, ce qui pour l'époque est important. Philipon devient un ami très précieux, il le conseille, l'encourage et le lance sur l'idée des portraits charge et du Panthéon, il trouve en Philipon la supériorité d'un patron très intelligent, il est le seul homme dans la vie de Nadar qui a de l'autorité sur lui, leur collaboration dure 14 ans.
charles philipon
Nadar devient rapidement un pilier du journal, ses petites chroniques illustrées ont beaucoup de succès, il travaille également pour le Tintamarre, sur le conseil de Philipon, il engage des dessinateurs pour l'aider, Nadar n'a pas la régularité demandée pour un journal et souvent le travail est en retard et bâclé.

Nadar, mène une vie plutôt agitée, en 1849, il part en voyage à Londres, il rend visite à ses amis exilés, Étienne Arago, Hetzel et Ledru-Rollin. Au mois d'août 1850, il a des difficultés financières, Nadar se retrouve à la prison pour dettes de Clichy, il connaît toute sa vie des difficultés de ce genre dépensant sans compter, il est en effet très généreux avec les autres. 1851, Nadar est de nouveau à Londres, son ami Charles Bataille prépare l'édition française de l'Illustrated London news. Nadar illustre « les pensées d'un emballeur » dans la revue des binettes contemporaines.

Le Panthéon Nadar


Nadar travaille au journal L'éclair en 1852 son équipe et lui commencent à travailler au Panthéon des gloires contemporaines, c'est un immense travail, il s'agit de représenter plus de 1000 personnages et des les disposer en cortège pour illustrer 4 lithographies de très grand format : 104 X 75 cm.

La première lithographie est consacrée aux poètes, romanciers, historiens et journalistes. La seconde aux auteurs dramatiques, la troisième aux peintres et la quatrième aux musiciens et aux compositeurs. Fin 1852, les travaux partent du bureau de l'éclair, il y a des difficultés, la date de parution est plusieurs fois repoussée, Millaud achète par avance 400 portraits et paie comptant 1500 francs pour aider Nadar à poursuivre son œuvre. Il y a aussi les difficultés du choix des gloires et leur ordre d'apparition, il doit aussi obtenir des intéressés une autorisation écrite et puis Nadar en caricaturant ses propres amis ne veut pas les blessés ni leur manquer de respect.

Enfin en mars 1854, le Panthéon Nadar est édité dans les librairies et les marchands d'images, le succès est immédiat et triomphal, la lithographie comporte 300 personnages connus entre autre : Hugo, Vigny, Balzac, Lamartine, Sandeau, Musset, Dumas. Le journal l'illustration édite un long article pour saluer cette oeuvre. Pourtant cela ne lui apporte pas la fortune, en effet Nadar doit payer l'imprimeur, les dessinateurs, la publicité parue dans la presse, en tout environ 20 000 francs, quand tout est réglé, il n'en retire qu'un petit bénéfice, le prix de vente élevé, 20 francs, a rebuté le public à l'acheter.

Nadar abandonne alors les trois autres feuillets prévus, il essaie de tirer profit de l’œuvre existante. Il passe en 1858, un accord avec le Figaro, pour une nouvelle édition du Panthéon que le journal offre en plus à ses abonnés. Nadar change quelques détails, il enlève des personnages et en ajoute une trentaine de nouveaux, des peintres et des musiciens dont : Delacroix, Doré, Monnier, Halévy, Auber, Rossini, Berlioz, Offenbach…

Nadar photographe


Nadar pousse son frère Adrien, fin 1853, à l'art photographique, Adrien, reçoit des leçons de l'un des plus grands photographes français : Gustave Le Gray, Adrien devient célèbre à Paris dans la profession.

Nadar va alors se lancer dans ce nouvel art en continuant le dessin et s'installe sur le toit du 113, rue Saint-Lazare, où il dispose d'un atelier bénéficiant de la lumière naturelle, Nadar travaille toujours pour Philipon, au Journal pour rire, en 1856, Philipon change le titre et le nomme le journal amusant, Philipon créera pour Nadar Le petit journal pour rire, Philipon qui s'épuise en travaux, meurt en janvier 1862 à 61 ans, en février Nadar en hommage à son grand ami, publie le portait de Philipon, accompagné d'une notice nécrologique. Avec la mort de son ami, Nadar se détache de la caricature et consacre maintenant son temps à la photographie.
edouard manet
Le métier de photographe date de 1840 avec la daguerréotype (procédé qui consiste à l'emploi de feuilles d'argent pur plaqués sur cuivre, polies, sensibilisées grâce de la vapeur d'iode, après une pose variable, on révéle avec de la vapeur de mercure et pour fixer on utilise une solution d'hyposulfite de soude), cette technique a l'avantage de donner immédiatement une image positive. Nadar apprend avec Camille Arnaud, et se passionne pour cette technique, il se documente richement, il est aidé des frères Bisson. Nadar concentre ses photographies sur le visage pour obtenir ce qu'il appelle « la ressemblance intime ». Dès ses débuts Nadar fait des portraits prodigieux de ses amis et connaissances, les plus beaux datent de 1854, ceux de Vigny et Théophile Gautier, en 1855, mais aussi le bouleversant Gérard de Nerval, Michelet, Daubigny, Dumas, Doré, Delacroix, Baudelaire, Asselineau, Rossini, ces portraits sont d'une force exceptionnelle et souvent très émouvants.

Nadar se marie le 11 septembre 1854 avec Ernestine-Constance Lefèvre. Il devient photographe public suite à la brouille avec son frère Adrien, lequel s'installe boulevard des capucines, Nadar désire s'associer avec lui, mais celui-ci désire rester indépendant, quelques mois plus tard, pourtant, Adrien retourne voir son frère ayant des soucis financiers.

Nadar investit la dot de sa femme dans le commerce défaillant de son frère et en prend les commandes, rapidement ils se querellent violemment, en effet, Adrien signe ses photos : Nadar jeune. Il claque la porte début 1855, et revendique la propriété exclusive du nom Nadar qu'il obtient après deux ans de procès. Malgré tout Nadar n'en tient pas rigueur à son frère, devenu un homme aigri.


La gloire et la célébrité


Pour répondre justement à cette concurrence déloyale, Nadar fonde au début 1856, la Société de photographie artistique, portraits, reproductions, stéréoscopes, portraits après décès, il est aidé par les frères Pereire, banquiers, par Millaud et Offenbach, Nadar en est le gérant et le seul propriétaire.
les fréres goncourt
C'est le début de la renommée et de la réussite commerciale, ses amis, Gautier et Banville lui font de la publicité. Nadar est alors l'ami du tout Paris artistique et littéraire, son fils Paul naît en 1856, rien ne l'arrête, au contraire, il fréquente tous les lieux à la mode et travaille énormément. Nadar se rend à Bruxelles le 16 septembre 1860 et participe au célèbre banquet des misérables présidé par Victor Hugo, ses amis, Hetzel, Louis Blanc et Jules Simon sont présents.

Le photographe déménage et s'installe au 35, boulevard des Capucines, il occupe les deux étages supérieurs d'un immeuble désormais on voit la signature géante de Nadar, éclairée au gaz, l'enseigne est dessinée par Antoine Lumière, peintre d'enseigne. Nadar emploie une vingtaine de collaborateurs et photographie toutes les gloires de l'époque, ainsi qu'une vaste clientèle bourgeoise.


Photographie aérienne et lumière artificielle


Nadar s'intéresse à la photographie aérienne depuis sa première ascension en ballon avec Louis Godard en 1857, par hasard il réussit son premier cliché aérien grâce à une nacelle dégonflée voici comment : l'hydrogène sulfuré du ballon réagissait sur l'iodure d'argent des plaques et les voilait, en arrêtant la sortie du gaz pendant la prise de vue, on obtient l'image attendue.

Nadar dépose un brevet en 1858. Parallèlement à ses recherches aériennes, il entreprend aussi des expériences sur la lumière artificielle. Nadar a l'idée d'utiliser plusieurs sources lumineuses et de repartir la lumière par un jeu d'écrans blancs et de miroirs, il dépose un brevet pour la photographie aux lumières artificielles.


Le ballon: le Géant


Le 6 juillet 1863, Nadar fonde avec La Landelle et Ponton d'Amecourt, La Société d'encouragements pour la locomotion aérienne au moyen d'appareils plus lourds que l'air », y participe également le baron Taylor, les Barral, Jules Verne, très vite elle compte 600 membres, grâce à un manifeste publié par le journal d'Émile de Girardin, La Presse. En 1864, la société crée une revue, la célèbre, Aéronaute qui parait jusqu'en 1910.

Puis c'est la grande aventure du ballon Le Géant, Nadar le fait construire en 1863, il est rapidement fabriqué par Louis et Jules Godard, sur des épures tracées par M. Tisseau. Le ballon fait 45 mètres de haut et à une capacité de 6000 m3 de gaz, soit 12 fois plus qu'un ballon ordinaire, il a une nacelle à deux étages, un lit, un lavabo, une chambre noire, une presse à imprimer, la capacité de transport est de 34 personnes.

La première ascension a lieu le 4 octobre 1863, départ au Champ-de-Mars, quelque 2500 personnes sont présentes pour voir le Géant, à bord 13 personnes qui ont payé chacune 1000 francs. Le Géant s'envole à 17 heures pour atterrir à Meaux au cours de la nuit, le succès est considérable, mais la recette modeste, la caisse est emportée par un collaborateur malhonnête. En 1865, Nadar entreprend l'exploration des catacombes de Paris, il y travaille pendant de longs mois et utilise pour ses photos des mannequins, il obtient du succès avec ses clichés et en stupéfie plus d'un. Nadar est le premier à prendre des photos souterraines.

La seconde ascension a lieu le 18 octobre 1863, au même endroit, l'empereur Napoléon III est présent, 9 passagers sont à bord, les frères Godard qui pilotent, le jeune Montgolfier, Mme Nadar, le Géant vole pendant 18 heures et parcourt 600 kilomètres, l'atterrissage est un drame, une tempête entraine le ballon sur plusieurs kilomètres, Nadar a les deux jambes fracturées, sa femme le thorax enfoncé, l'événement fait sensation dans toute l'Europe.

Cet accident jette le discrédit sur les activités de Nadar, Victor Hugo lui vient en aide, en publiant une longue lettre publique, en janvier 1864, il rend un fier service à Nadar qui passe souvent aux yeux du public pour un amuseur, un touche-à-tout.

Nadar fait paraitre cette même année, "Les mémoires du Géant", qui est bien reçu par le public et en 1865, il publie le droit au vol, préfacé par George Sand, le photographe réalise deux autres ascensions, puis vend le Géant et cède l'Aéronaute, ayant des graves problèmes d'argent, il reste malgré tout, fidèle à sa passion et achète documents et informations qui font de sa collection aérostatique, la plus riche du monde. Dans le roman De la Terre à la Lune, de Jules Verne, le personnage principal se nomme Michel Ardan, l'anagramme de Nadar, ainsi Nadar est incognito le héros légendaire du roman de Verne.


Nouveau départ


Nadar fonde seul, le 18 aout 1870, une compagnie d'aérostier militaire, il commande celle de Montmartre pendant le siège de Paris, il organise et réussit la fuite de Gambetta. La guerre franco-allemande, ruine Nadar, il doit 200 000 francs, il quitte alors le boulevard des capucines et s'installe rue d'Anjou, les temps sont difficiles, la clientèle de luxe n'est plus là, Paris est marqué par le siège et la commune, même les artistes qui posent pour lui ont un air mélancolique, Nadar, Étienne Carjat et des amis se retrouvent au Café des photographes.

En 1874, Nadar accueille dans son atelier, la première des expositions de la société anonyme des artistes peintres, sculpteurs et graveurs, ou exposèrent tous les refusés du salon officiel, c'est-à-dire toute l'avant-garde de l'époque. C'est à cette occasion qu'est prononcé pour la 1ere fois, devant la peinture de Monet, Impression, Soleil levant, peint à Londres en 1872, le mot IMPRESSIONNISME ; L'exposition dure du 15 avril au 15 mai 1874.
claude monet
En 1880, naît une nouvelle technique la plaque sèche au gélatino-bromure, mise au point par Monckhoven, cette plaque au gélatino-bromure d'argent allie une sensibilité accrue à une simplicité d'utilisation inégalée. Alors qu'une plaque de verre au collodion humide doit être exposée et traitée dans les minutes que suivent sa préparation, la plaque de verre au gélatino-bromure d'argent peut se conserver pendant de longues périodes avant d'être utilisée. On peut donc en fabriquer, stocker sans que leurs caractéristiques se modifient.

En 1885, Auguste et Louis Lumière, vont améliorer la plaque sèche au gélatino-bromure d'argent auquel il donne le nom d'Étiquette Bleue, la situation de Nadar est déjà mieux, il s'adapte à ses techniques nouvelles aidé des conseils de son ami Monck (Monckhoven). En septembre 1886, Nadar interview le célèbre chimiste Chevreul âgé de cent ans pour le journal illustré il fait sensation en donnant naissance au reportage d'actualité, une suite très rapide de clichés pris par son fils Paul, son fils qui prend une part de plus en plus active aux travaux de son père.


Italie


Nadar qui a 67 ans, confie l'entreprise à Paul et part avec sa femme pour un long voyage en Italie dont il rêve depuis longtemps. Mais Mme Nadar apprenant l'incendie de l'opéra-comique dont son fils est un habitué, est brusquement frappée par une attaque d'hémiplégie, pendant le retour son état s'aggrave, elle deviendra impotente, Nadar laisse la conduite des affaires à son fils et se retire dans une maison de campagne dans la foret de Sénart, il veille sur sa femme avec beaucoup de tendresse aidé par deux orphelines que celle-ci a recueillies. Nadar reste huit ans au calme et pour se distraire peint, ses voisins, les Daudet veillent sur lui.

En 1893, le fils de Nadar, Paul ne verse plus d'argent à ses parents, en mars 1894, Nadar alors âgé de 74 années fait seul le chemin pour vendre sa montre au Mont de piété. Dés l'année 1887, les divergences commencent, Paul veut son indépendance, Nadar veut seulement lui confier la gérance, de plus Paul subit l'influence néfaste du frère de Nadar, Adrien devenu jaloux maladif du succès de son frère.

Le chiffe d'affaire a chuté de moitié entre 1887 et 1894, Paul se défend en mettant cela sur la crise qui touche toute la profession, fin 1894, la vie à l'Ermitage est insoutenable, le fils et le père trouvent un arrangement, Paul acquiert la maison Nadar contre le versement d'une pension à ses parents.


Marseille


En juin 1895, Nadar et sa femme partent à Marseille chez un confrère photographe, Léon Fritsch, il pense même à s'installer dans le midi, il a alors 75 ans. Nadar décide finalement de rester à Marseille, il part pour Paris, finir la cession de l'entreprise, qu'il laisse à son fils indigne Paul.

En 1896, le couple loue une villa au Prado, Nadar vends sa collection aérostatique à la ville de Paris, grâce à cet argent, Nadar, inaugure,21 rue de Noailles, la nouvelle maison de photographies Nadar.
eugène delacroix
Nadar devient très vite une gloire marseillaise, en 1899, la reine de Madagascar, Ranavalo, désire être photographié par lui, l'année suivante c'est Kruger, cette même année, Nadar fait cession de ses biens à Marie Gilard et à sa fille adoptive Germaine, contre une redevance annuelle, il inclut dans son legs, objets et papiers personnels.

L'exposition universelle de 1900, va permettre à Nadar, d'achever dans la gloire sa carrière photographique, une rétrospective est présentée de l'ensemble de son oeuvre, portraits, vues aériennes et souterraines et vues sous-marines. Il publie ses Mémoires intitulée : quand j'étais photographe.


Retour à Paris


En octobre 1904, il retourne à 84 ans à Paris, les dernières années de la vie de Nadar seront assez triste, son état de santé, sera souvent alarmant, congestion pulmonaire, crises aiguës d'asthme, calculs rénaux, rien ne lui ai épargné. Sa femme meurt en 1909, et ne se remettant pas de son chagrin, Nadar décède à 90 ans, le 21 mars 1910.



Première édition le: 21 août 2009 Par : Sarah
Mise à jour le: 24 janvier 2012 Par : Sarah


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Gustave Doré par Nadar

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Auguste Rodin photographié par Nadar en 1893

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Portrait de Daumier par Nadar

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François Millet

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Charles Philipon

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Eugene Delacroix

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Daubigny Charles-François

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Auto Portrait de l'artiste

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Emile de Girardin, portrait par Nadar

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Edouard Manet, portrait par Nadar

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Camille Corot par Nadar

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